Les profs de Corbeil

Quelques souvenirs de nos profs d'alors.

Vaste sujet s'il en est ! Voici quelques anecdotes prises, au hasard, pour rendre l'atmosphère de l'époque au travers des souvenirs de quelques-uns.

Apprentissage de la valse.
Si mes souvenirs sont bons, nous étions en terminale (TI). Un beau jour, une prof. d'Education Physique, Mme Suzanne Forget, petite brune aux cheveux courts (qui était l'amie du prof. de français M. Martin disparu trop rapidement) recrutait des garçons pour servir de cavaliers à des filles qui pratiquaient les danses folkloriques, après le réfectoire et avant de reprendre les cours de l'après-midi. Avec deux ou trois copains de la classe, nous avions négocié notre prestation contre l'apprentissage de la valse, dont nous ignorions complètement les rudiments. Le contrat étant passé, nous avons topé et le contrat fut honoré par les différents partis concernés, à savoir, nous avons appris à valser et nous avons participé à différentes manifestations/ exhibitions de danses folkloriques. Comme quoi, il suffit de peu de chose pour apprendre à danser !!!

Jean-Paul Dupuis.



La géographie, l'histoire et le vélo.

J’ai une petite anecdote sur Devert notre prof. d’histoire-géo.
D’abord il nous appelait “les Charlots de 4T3” ce qui était tout à fait mérité
! Ensuite il était communiste convaincu et le faisait savoir. Il avait fait la résistance pendant la guerre et à cette occasion avait fait beaucoup de vélo dans les maquis pour transmettre des messages. Et le vélo, il l’avait dans la peau ! Tous les jours, malgré son âge avancé, il montait la côte de 1ère catégorie qui va de la gare de Robinson au LTE en suivant la N7. Or, son passage coïncidait avec l’arrivée du train des demi-pensionnaires qui montaient la côte en troupeau compact. L’ambiance était chaude et les encouragements nombreux. “Allez Devert !”, “Allez Bobet”, “Allez Bahamontez”… Mais pour troubler la fête, il y avait de temps en temps, un camarade du Lycée, qui montait lui aussi la côte en vélo. Alors le spectacle était total. Devert, rouge comme une écrevisse se battait comme un beau diable et ne voulait pas se laisser dominer par un gamin. Et les encouragements et les applaudissements redoublaient.
On dit même qu’un jour, le “gamin”, qui avait battu ce jour là Devert au sommet de la côte, l’avait retrouvé quelques minutes plus tard en classe et s’était ramassé zéro à l’oral
! Il pédalait bien mais il n’avait pas appris sa leçon !

Jean-Pierre Arlettaz.

En ce qui concerne la “Montée de Corbeil”, je pense que l'exploit a été réalisé en 1962-63 par Daniel Deslandes qui un matin est arrivé avec le sourire radieux du vainqueur. Il faut dire qu'il était externe et grimpait cette côte comme Devert deux fois par jour. Je me souviens bien que nous avions cours avec lui dans la matinée et que Deslandes s'était fait reprendre (pas sûr pour la bulle). L'ancien lui avait dit quelque chose du genre : “Ce n'est pas parce que j'ai eu aujourd'hui une faiblesse qu'il faut croire que ça va se reproduire”. Il n'aimait pas bien l'idée qu'il puisse être dépassé.

Jean-Pierre Doucet.

Je me souviens aussi d'une fois où Devert avait roulé sur un tuyau d'arrosage avec son vélo dans une allée de la cour du lycée. Inutile de vous dire que le soleil qui avait suivi avait été de toute beauté.
Par contre, ceux qui ont ri le plus n'étaient pas les plus proches de cette mémorable cascade... De plus, Devert s'était relevé encore plus vite qu'il n'était tombé, et avec le sourire !
La classe, non
?

Daniel Bray.

Mais non, les maths ce n'est pas si désagréable que ça …

Stone (Michel Delapierre) était, comme chacun le sait, le super-crack de la classe en maths. Au cours de Mlle Moracchini, une superbe brune-canon avec des pulls moulants et des jambes de top-model, toute la classe était sous le charme. Elle aurait pu nous dire 2 + 2 = 5 on aurait tous dit “oui, Mlle Moracchini !”
D'ailleurs Guy Bourel en est encore amoureux aujourd'hui... 40 ans après et je suis sûr qu'il n'est pas le seul
! Donc toute la classe admirait la plastique foudroyante de la belle... et personne ne suivait le cours... Personne... sauf Stone qui était toujours une ligne en avance sur elle car il connaissait déjà le cours par coeur ! Et moi, j'étais à coté de Stone en maths... De temps en temps il me donnait un coup de coude : “Attention elle va se planter...”. Et effectivement une minute plus tard elle commençait à paniquer et à rosir de confusion (pour notre plus grand plaisir). Alors Stone chevaleresque intervenait et la remettait sur la voie.

Jean-Pierre Arlettaz.




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