Porniffonds 2011 - Organisation de l'intendance

Bébert et Maryvonne nous tiennent en haleine en nous distillant comme dans "Les 3 messes basses" de A. Daudet la liste des fabuleuses spécialités qui nous attendent le 18. On se demande comment certain(e)s peuvent ne pas en être ????

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IMG_0733BebertColucchi Bisous à «Toustes»

1° Nos retrouvailles se finalisent. Dernières nouvelles enregistrées :

  • Bernard Declerc déplore de ne pouvoir nous rejoindre.
  • Jean Jacques(Delevaque) sera des nôtres. Je me charge de son couchage.
 

AU DERNIER RECENSEMENT NOUS SERONS  30  CONVIVES (dans un même mot).

 
2° Des promesses locales de dons gustatifs se sont manifestées.
          
Ne prévoyez pas de partir en vacances cette année. En une seule journée nous aurons fait  la France entière !!!!!!!!
                                
on nous propose en dégustation :

  • Nono : Brie de Melun - Tarte aux fruits - Vin rouge.
  • Georges  et  Jocelyne (Dupuy) : Pâté de Pezenas - des Tielles ? (surprise !) - Fromage de chèvre - Vin rouge - un Pousse ????
  • Jean-Paul (Happe) : Cassoulet ou Magrets.
  • Tataz : Le Traditionnel Genepy (il sait que c’est notre drogue !!!!!)
  • Bebert : Apéro - Muscadet - Cidre - Pétillant -Gateau - Digeo ....
  • Jean-Jacques (Delevaque) : Foie gras d'une authentique productrice du Sud-Ouest.
  • Alain et Denise (Billard) : Eau de Plancoët ou eau des Monts D'arrées.
  • Doudou : Crème de cassis, Jambon persillé, Epoisses et petit Beaujolais producteur.
  • Alain (Magyar) : Surprise de chez lui !!!

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3° MESSAGE N° 3 sur le thème « ORGANISATION DE L’INTENDANCE »

ENCOMBREZ  VOUS LE MOINS POSSIBLE
 

Vous aurez a votre disposition :

  • Tables et chaises.
  • Vaisselle , Verres , Couverts ....
  •  Barbecue au bois, Plancha, Gaz, Micro  ondes
  •  Condiments : poivre, sel, moutarde, cornichons.......
  •  Produit vaisselle.
  •  Et des huîtres si vous allez les pêcher !!!!!!!
 
Si nous en oublions dites le nous. Un Intermarché est a proximité.
 
P.S. : Il ne faudra pas oublier d’arroser, (certes par anticipation !! c’est le premier Mai) le départ en retraite de Nono.
 
A VOTRE DISPOSITION POUR TOUTE INQUIETUDE et dans l’attente du 4° et dernier message ...


Re..Bisous
 
Revert'Family Votre Bébert 44 : 06 07 75 48 49  et Maryvonne : 06 40 11 27 90
55 Bd de la Tara  44770   La Plaine sur Mer
 

 
Pfuiiit

Porniffonds 2011 - Organisation II

Bébert et Maryvonne poursuivent activement la préparation de l'événement de l'année.


IMG_0733BebertColucchi Bisous a toutes et a tous,
 

Je réponds à vos diverses inquiétudes concernant la liste des présents émise par Tataz. Elle reprend la liste que je vous ai adressée le 28 février à un complément près. Mais il y a d’autres compléments :
 
a)     J.J Delevaque ne m’a semble t-il ? pas précisé ses dates de séjour. Comment assures-tu ton couchage ?
b)     en complément j’ai eu Christine Vallé qui sera parmi nous. J’en assure l’hébergement.
c)      J’ai eu Jean Paul (Happe) il devrait être parmi nous mais attend une confirmation médicale (je me charge de son hébergement).
d)     Bernard (Declercq) viendra se joindre à nous. Donne moi des précisions sur tes dates. Je peux réserver un gîte près de chez nous (sur ton mail tu me demandes du couchage du XX au YY. mai pour X personnes peux-tu me traduire..... merci).

 Me faire savoir toute erreur éventuelle ou oubli
 

 Dans la continuité de nos messages voici

le thème N°2 « La prise de contact »
 

Le 1er contact sur le lieu pourra se faire dès votre arrivée dans la région. Toute personne pourra manifester sa présence en appelant  Bébert au 06 07 75 48 49 ou Maryvonne 06 40 11 27 90 afin de pouvoir se rencontrer pour des pré-réunions.... Si certains utilisent des transports en commun nous faire savoir ou les repêcher ?
 
Pour le prochain et 3ème thème merci de nous faire connaître l'éventuelle (Absolument pas obligatoire mais qui sera néanmoins tres apprecié !) spécialité locale de votre région que vous accepteriez de nous faire connaître (solide ou liquide !!!).
 
Pour les couchages merci de vous munir de «sac de couchage» afin de nous épargner les draps (sauf pur Annie Habert et Alain Magyar).
 
Je n’ai pas eu de retour de mon mail précédent.

Dois-je en déduire que tout est clean ?
 

Revert'Family A vous lire..... Re-bisous  Votre Bébert 44 et Maryvonne

Liste Porniffonds


Pfuiiit

Sur la piste des profs

Delevaque Jean-Jacques Delevaque vient de nous rejoindre et c'est bien sur l'occasion de ressortir quelques photos et souvenirs ...

Jean-Jacques :
Ces retrouvailles avec les "a-c-d" me font le plus grand plaisir...!!
J'ai écrit mes mémoires vers 35, 38 ans, rien depuis.
Le LTE Corbeil en fait partie, voici un texte nommé "
alouette"
Au sujet d'un prof. du LTE Corbeil (en sandalette, mal rasé, gréviste)
  • qui m'a donné le goût de la lecture.
  • qui se trompait de ligne d'élève en rencontrant mon père inquiet, car je redoublais ma 4 ème après m'être fait virer du collège de Savigny sur Orge pour indiscipline !!!!
  • qui osait des trucs, pas possible aujourd'hui...

Je lui suis très reconnaissant.

Gaston :
Drouet Pour le prof de français,la description correspond à Drouet mais je ne l'imagine pas pleurant, personnellement même les plus emmerdants ne m'ont pas fait pleurer. A suivre...

Jean-Jacques :
C'est bien Drouet qui m'a profondément marqué en 3ème.

  • qui nous emmenait voir une alouette à l'essor dans les champs derrière le lycée...
  • qui jouait "l'avare" dans les couloirs.... au grand dam des autres profs !
  • qui se rasait au lycée les jours de grève....
  • qui préparait l'agreg. aussi avec notre classe.....
  • qui m'a donné le goût de lire (je l'ai déjà dit).....
Moi non plus je ne le vois pas pleurer (qui sait !)
Dans ma carrière perso de prof, j'en ait maudit certes mais pas au point d'en pleurer !


Alouette

En classe de troisième mon prof de français prépare l'agrégation. Il nous fait des explications de texte absolument ahurissantes, comme quoi, Perette (de Perette et le pot au lait de La Fontaine) serait un peu ‘pute’ sur les bords, ou encore que Racine est un génie à l'aide d'une démonstration mathématique qui nous laisse complètement sidérés au point qu’Abadie, le premier de la classe par ordre alphabétique demande : - m’sieur, pourquoi n’appliquez vous pas votre démonstration, vous seriez un génie ?
Le prof :
- le génie s’explique, il ne se fabrique pas, c’est cela la création.

Nous découvrons aussi la littérature érotique avec ‘Bel ami’ de Maupassant (il faut être un peu givrée pour rouler ses cheveux autour des boutons de veste de l'homme que l'on aime juste pour avoir un peu mal à son départ).
Pour le théâtre de Molière, il n'hésite pas à sortir de la classe et crier à pleins poumons :
- au voleur, au voleur on a volé ma cassette (deux minutes plus tard, toutes les classes de l'étage sont dans le couloir).
Aujourd'hui, La Fontaine, cette fois-ci, il est question, dans je ne sais plus qu'elle fable « d'alouette à l'essor »(1).
Le prof :
- savez-vous ce qu'est une alouette à l'essor ?
La classe : .......
Le prof :
- laissez vos affaires sur les tables sortez en silence on se regroupe dans la cour.

Mon lycée est un lycée neuf, j'y suis rentré en classe de quatrième en 1962, il reste encore deux étages à terminer. Il est constitué de deux magnifiques barres de béton, l'une est l'internat l'autre l'externat, plus un bâtiment pour les ateliers, c'est un lycée technique et enfin d'un gymnase couvert. Il est construit sur le plateau, à la périphérie de Corbeil Essonne à une bonne demi-heure à pied de la gare. Autour il n'y a rien à part les champs, il y a juste un café, au bord de la nationale 7, « le désert » qui sert les chauffeurs routiers, maintenant les routiers quittent ce lieu envahi par les potaches férus de baby-foot , de flipper et de musique rock'n'roll (I’m just a gigolo : Louis Prima).

Le prof nous rejoint, nous sommes en rang, chouette on sort du bahut, il explique au pion qui garde la porte :
- tout le monde revient dans un quart d'heure.
La classe longe la clôture du côté ouest entre les ateliers et un grand champ de blé : - asseyez-vous au bord du champ et silence.
Un peu de vent nous souffle sur le visage, nous regardons les épis onduler. Et là soudain, face à nous, à moins de trois mètres, une alouette sort des épis en chantant, elle monte à la verticale frénétiquement et très rapidement elle n'est plus qu'un petit point dans le ciel mais on continue de l'entendre chanter, puis plus rien, le silence et elle plonge littéralement dans les épis.

- voilà vous avez vu une alouette à l'essor, on rentre.

(1) - Jean de La Fontaine - Fables (1668 à 1694), Livre quatrième, XXII, l’Alouette et ses Petits avec le Maître d’un champ
............
L'alouette à l'essor, le maître s'en vient faire
Sa ronde ainsi qu'à l'ordinaire.
............

Jean-Jacques :
Qui parmi vous reconnaîtra ces deux profs d'histoire-géo qui ont exercé au LTE Corbeil ?

indice : nous avions imaginé que l'un d'entre eux avait une fille qui devrait s'appeler "Hélène" pour faire un jeu de mot (pourri) avec son patronyme.
A la suite, un extrait de mes "
mémoires" : "La descente au garage à vélo".
Remarque : les noms des potaches sont réels, qu'ils me pardonnent cette petite délation !

Jean-Pierre :
Le prof au vélo c'est Devert (qu'on surnommait 2 bloches). il y a l'anecdote du tuyau dans notre bouquin (et oui tu n'es pas le seul à écrire tes mémoires !) à la page 29 :
Livre des 50 ans du lycée
Donc ça va pour sa fille Hélène Devert !!
cool qui était très jolie.
L'autre je sais pas.

Jean-Jacques :
L'autre prof d'histoire - géo, c'est M.Danet.

Michel (Vermalle) :
Fraîchement arrivé dans le bateau, je suis néanmoins heureux de voir que les années n'ont point émoussé l'enthousiasme et beaucoup de messages font remonter des épisodes à la surface de mon souvenir.
Je me souviens très bien de Drouet, prof atypique, qui envoyait un élève aller lui acheter des cigarettes quand il en manquait et l'autorisait même à emprunter SA 2CV (dont certains assuraient que les essuie-glaces fonctionnaient avec une ficelle, quelqu'un peut-il confirmer ?). Je me souvient aussi qu'il portait des nu-pieds en toute saison...
Sacré bonhomme, à cause de mon aspect "coincé" de l'époque il m'a fait jouer "le jeune homme" dans Electre... et il a eu raison.
Quant à Devert, houla ! souvenir cuisant... Pour nous (2T5 en 63-64), il sévissait dans la salle de cours N° 215. Un cours sur la "
tropopause" nous a valu un nombre de "zéro" impressionnant, lors de l'un de ses contrôles ultérieurs.  J'ignorais l'épisode du "tas de sable" mais j'apprécie. Nous avons eu aussi (en TM ?) en géographie une prof toute jeune, Armelle Bogart, qui devait avoir très peu d'années de plus que nous. En plus elle était jolie... Nous n'étions pas très dissipés, mais l'ambiance lors de ses cours était assez particulière...
Le nom de Chénieux me dit qqch, mais je me souviens mieux de l'étau-limeur, machine avec laquelle j'avais peu d'atomes crochus, après qu'une pièce ait volé dans l'atelier à la suite d'une profondeur de passe "un peu" exagérée...
Je préférais le tour, avec lequel nous organisions des concours du plus long copeau... Là aussi, d'ailleurs, il n'était pas rare que des pièces entre tocs insuffisamment serrés se libéraient toutes seules... Nous vivions dangereusement, à cette époque.
Je me souviens aussi d'un prof (de dessin industriel ?) qui n'arrêtait pas de casser du sucre sur le dos des anglais (un descendant de Jehanne, sans doute) et à qui un élève avait reproché un jour d'être anglophobe...
"Moi, anglophobe, vous n'y êtes pas du tout... Je suis angloPHAGE"...

La descente au garage à vélo.

Le prof de géo (Devert) nous explique qu’il ne veut pas perdre de temps pour nous faire réciter nos leçons. Ça prend bien 20 minutes ses explications.
Sa technique est simple. Il appelle un nom, si on ne démarre pas au quart de tour la récitation du résumé du cours précédent, c’est zéro, et il appelle le suivant. Comme il commence au hasard de la liste alphabétique de la classe, tout le monde à peur, mais si il commence par ‘Lemaire’ et que l’on s’appelle ‘Delévaque’ on est tranquille car il interrogera les quatre ou cinq suivants, cette fois là ce n’est que partie remise.
Dans la classe, il y en a qui prennent le risque de ne plus se lever à l’appel de leur nom, c’est risqué mais ça marche des fois. Le prof croit qu’on est absent, il passe à un autre. Biloué et Ritz font le concours de la plus faible moyenne. Ritz a 1,5 et Biloué 3. Tout le monde espère que la philo sera tirée au sort au bac (ce fût le cas).
On est habitué ça fait trois ans qu’on l’a ce prof. Déjà en classe de quatrième il nous terrorisait en faisant l’inventaire de nos trousses lorsque que nous devions dessiner des cartes en classe, le régime était sévère, un zéro par article manquant, le minimum étant : un porte plume à dessin (avec sa plume) une cartouche d’encre de chine, un crayon papier HB (taillé, sinon zéro), un taille-crayon, une gomme, au moins six crayons de couleur, de couleurs différentes (le célèbre problème des couleurs pour le cartographe).
En classe de première on a eu un autre prof de géo, celui là était marrant, il faisait les cours d’histoire en nous racontant la vie amoureuse des hommes politiques, …… le général boulanger se suicide sur la tombe de sa maîtresse….. De plus lui, durant les cours de géographie,qui nous fait découvrir le monde, il nous fait des cours sur le riz dans le monde, le blé dans le monde etc. passionnant.

On a, le vendredi matin, 4 heures d’atelier. A la pause, on sort sur la pelouse en face du garage à vélo situé sous le bâtiment de l’enseignement général. Une rampe d’accès y conduit de façon assez raide après un virage à 90°. Il arrive, 10h28, main en bas du guidon, Devert vient de monter la côte de Corbeil, il est tout rouge, il amorce la descente. Pour l’avoir vu faire 10 fois, on sait que, sans descendre de vélo, il ouvrira la porte ensuite il exécutera un demi tour sec pour éviter le tas de sable (pour le verglas, l’hiver) et il rentrera dans le garage.
Deux fois on l’a piégé. Ritz a ôté le clou qui tient la poignée de la porte. Lorsqu’il a voulu ouvrir la porte, la poignée lui est restée dans les mains. Première gamelle.
Le prof est bon en vélo. Il gratte Pigeat qui vient en solex au Lycée et qui doit pédaler pratiquement durant toute la montée pour arriver au Lycée.
Duchamp, (un fort en maths), avait remarqué que le prof prenait ‘à la corde’ le virage qui conduit à la descente au garage à vélo, à la façon des coureurs professionnels. Duchamp a placé un gros tuyau d’arrosage sur la ligne du parcours dans la descente, quasiment invisible du cycliste avant qu’il soit engagé dans la descente.
Vendredi , 10h28, il arrive, braquet 52-14, pleine vitesse pour nous épater. Le corps se penche à l’abord du virage, le genou intérieur s’ouvre. Il voit le tuyau, infranchissable, trop tangent, impossible de s’écarter pour le prendre perpendiculairement, il va trop vite, ça descend raide, le freinage est peu efficace, le tas de sable l’accueille sous les applaudissements de la Terminale TM2.

Delevaque Jean-Jacques Delevaque



canards



Cruels internes, objets de notre jeune amour

martineMartine Hercouët qui nous a déjà donné un morceau choisi de son inspiration poétique d'alors ('Mon cher Lycée'), nous en a retrouvé un autre :

En lisant ta note Jean-Jacques (Delevaque), et surtout en découvrant ta photo, j'ai repris 47 ans "dans les gencives"... En effet, je te confirme que le garçon au 1er rang, 2e en partant de la droite est bien Troubat Gabriel, avec sa blouse blanche et sa "célèbre" chemise à carreaux rouge et noire...

Pourquoi ce détail alors que ta photo est en noir et blanc ? Parce que j'en parle dans un poème ! Et parce que j'étais secrètement un peu amoureuse de ce garçon depuis que je l'avais vu jouer dans "Cinna". Tout ceci n'était que platonique car je n'ai jamais osé lui parler et comme j'étais extrêmement timide, je rougissais à chaque fois que je le croisais dans les couloirs... Et comme vous l'allez voir, la preuve est dans un des poèmes que j'avais écrits lorsque j'étais en 1ère...

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J'ai toujours eu un goût pour l'écriture, et j'aimais écrire en alexandrins à cause de leur musique. Et à cette époque, tout m'inspirait et c'est ainsi que j'ai fait un poème sur le lycée qui s'ennuie quand nous sommes partis en vacances, sur la difficulté d'avoir 16 ans, sur une séance de travaux pratiques, et même sur un examen de sténo... Mais aussi sur nos amis internes.

Et oui, chers amis internes, je l'avoue aujourd'hui, vous nous intriguiez un peu mes amies et moi et comme nous ne vous connaissions pas, nous vous attribuions des surnoms, d'où Cinna pour Gabriel...(alors qu'il ne jouait pas ce rôle si ma mémoire est bonne). Nous vous baptisions et rêvassions...

Il y a deux ans, j'avais retrouvé ces manuscrits et je vous livre donc le "fâmeux" poème écrit sur les internes. A noter qu'une de mes copines était surnommée Zizi car elle s'appelait Jacqueline Jeanmaire...

martine Martine



O cruels internes, objets de notre jeune amour...

(Ecrit à 16 ans en classe de 1ère E4 par Martine GAMELIN (HERCOUËT)
en fin d’année scolaire juin 1965



O cruels internes, objets de notre jeune amour
Combien de pas pour vous, nous fîmes dans la cour
Mettez donc la main sur notre cœur
Et voyez comme il se trouble au nom de son vainqueur !

Toi, « Poupinet », en perm, Zizi de te voir à la chance
Pour toi « Bel Ami », Françoise bénit les stocks et nous arpentons les couloirs
Et toi « Cinna », je ne te vois point, et les cours recommencent
Tous trois ignorez que nos pensées sont au dortoir.

O cruels internes, soucis perpétuels de nos conversations
Nous troublant le jour, nous troublant la nuit
Mais ne nous donnant bien souvent pour satisfaction
Que la vision décevante de vos charmants sosies.

Toi, « Cinna », pourquoi es-tu parti en classe de Maths Elem ?
J’avais pourtant de chances de te croiser dans les couloirs
Au Technique, étais-tu incapable d’appliquer les théorèmes ?
Je ne puis maintenant que te voir, courant au réfectoire.

Que sais-je de toi ? Rien sinon que tu es blond
Que Gabriel tu as pour charmant prénom
Où demeures-tu ? Je l’ignore encore
A Juvisy ? Savigny ? Ou plus au Nord ?

Dis-moi mon blondinet, quel est ton nom ?
Apelle-toi César, Auguste ou Troubat
Le dernier est bizarre je l’avoue au fond
Mais qu’importe, puisque « Cinna » pour moi toujours tu resteras.

Et toi que j’oubliais « toubib » puisque tel est ton surnom
Tu ignores avec quelle ardeur nous scrutons le parking
Mais tout est oublié quand tu parais dans ton noir smoking
Car tu n’es pour Madeleine qu’un adorable petit pion.

Quand tu parais avec Roc à la sortie du réfectoire
En une charmante pivoine elle se métamorphose
Et nous lance songeuse en se versant à boire
« C’est drôle comme le hasard fait parfois bien les choses ».

O « Cinna » pourquoi restes-tu insensible ?
N’entends-tu pas mon cœur plein de détresse 
Te crier « Cinna, Cinna » sans cesse ?
Ne vois-tu pas un sourire à peine perceptible ?

Et le samedi, que fais-tu ? Je ne vois que des internes
Sauf toi bien sûr. Vas-tu sortir de ce Moderne ?
Mes yeux sont las de te guetter en vain
Et je m’en vais bien tristement prendre mon train.

Tu n’es pas encore là et pourtant le lycée bouge
Pour moi il est immobile et désert puisque tu n’es pas là
Mais voici que paraît une chemise noire et rouge
C’est bien toi que voilà mon petit « Cinna ».

Pourquoi fallait-il que je tombe à ta table ?
Depuis ce jour fatal, mon cœur se sent tout drôle
Ne pas t’avoir connu eût été regrettable
Je porte donc ma croix sur mes frêles épaules.

Et vous, Monsieur « Poupinet » on ne comprend pas la sténographie ?
On demande innocemment des explications à Zizi
Qui rougissant ne demande pas mieux de s’exécuter
Sous l’œil amusé d’un pion qui reste médusé.

A lors « petit Dauphin » puisque tel est ton surnom
On tombe comme cela en panne de gauloises ?
Avec l’air innocent d’un petit garçon
On demande négligemment la commission à Françoise ?

Si donc les enveloppes constituent la bonne solution
Un interne a réussi à entrer en relation
Et toi « Cinna » useras-tu de ce stratagème
Toi mon petit « Cinna- que de tout mon cœur j’aime ?

Peut-être qu’un jour aussi me faudra-t-il te rapporter
Comme à tous ces internes des enveloppes timbrées
N’osant imaginer qu’elles sont pour ma rivale
A ce moment, mon cœur me fera mal, très mal.

Et vous Monsieur « Poupinet », on se dévergonde ?
On raccompagne Zizi à la porte du lycée ?
A peine nous effaçons-nous pendant une seconde
Vos regards reflètent le bonheur et la gaité.

Voici « Bel Ami » qu’à l’horizon tu reparais
Bien mort pourtant nous te croyions
Mais un feu dans son cœur encore brûlait
Puisqu’aujourd’hui de son foyer, elle ranime les tisons.

oooOooo

(retranscrit en septembre 2008, 43 ans après...)

Carte élève martine


théatre